La pratique des échanges de fichiers pour les nouveaux projets

Un objet transparent pour l'utilisateur

LE NU DE LOCAL

Nous avons expliqué dans "Peut-on extraire toutes les vues métiers d'une seule maquette numérique ?"unité8, dans "L'existence d'un réseau de relations de voisinage entre pleins et vides", que ce concept abstrait était fondamental pour organiser le réseau de voisinage entre les « pleins » et les « vides ».

Il est également fondamental pour organiser le découpage des murs et planchers en parties « homogènes[1] » et permettre ainsi l'application de règles « intelligentes ».

Si les données numériques d'un bâtiment ne contiennent pas ce concept, c'est à dire si les cases prévues du modèle conceptuel IFC restent vides, les performances de l'interopérabilité n'atteindront jamais le niveau d'expertise attendu.

Les logiciels des métiers les plus pénalisés par l'absence de description des objets de cette classe sont les thermiciens, les économistes de la construction, mais aussi les acousticiens. On pourrait penser à priori que les ingénieurs de structure ne sont pas concernés. Mais si l'on constate que le nu de local[2] est utilisé pour supporter les relations de voisinage dans toutes les directions, et qu'elles permettent donc l'affectation automatique des surcharges intérieures et des forces climatiques à partir de la nature des espaces, la quasi-totalité des logiciels techniques est concernée.

On peut même ajouter que cette énumération de métiers est loin d'être close.

De nouveaux logiciels attendent cette performance pour voir le jour. Par exemple, tous les logiciels de simulation qui se basent sur le concept de cheminement à travers les locaux d'un bâtiment : évacuation en cas d'incendie ou de panique, calcul de la propagation d'un incendie, calcul précis des performances des ascenseurs, vérification des dispositifs de sécurité, gestion de l'organisation des locaux, des produits et marchandises ...

L'enjeu du traitement de cet aspect de la norme est donc fondamental, obligatoire.

Qui doit remplir et structurer l'information descriptive du nu de local[2] ?

Tout d'abord, il faut écarter la saisie manuelle. Elle serait insupportable pour l'opérateur. D'autant plus insupportable que le bon sens permet à un non-informaticien de s'apercevoir que ce n'est vraiment pas difficile d'automatiser la création des objets de cette classe particulière. Les nus de locaux s'appuient sur les parois de chaque pièce en épousant leurs formes.

Un petit effort supplémentaire pour le concepteur du logiciel, et les nus de locaux ainsi décrits peuvent ensuite être redécoupés en parties homogènes, par exploration des espaces à droite et à gauche, ou au-dessus et en dessous.

L'affaire est entendue, le nu de local, objet intermédiaire de structuration de l'information du bâtiment, restera transparent pour l'opérateur.

Quel logiciel métier devra donc prendre à sa charge sa description automatique, puis son insertion dans un fichier d'échange IFC ?

Certains éditeurs de logiciels de CAO transfèrent cette responsabilité aux logiciels techniques, sous le prétexte qu'ils en sont les seuls utilisateurs.

Ce raisonnement est contraire au principe de l'interopérabilité. Pour un émetteur, en général le logiciel de CAO de l'architecte, il y a une dizaine de logiciels récepteurs, ceux des économistes et ingénieurs.

Devront-ils répéter chacun une opération qui appartient à la structure d'information du modèle IFC ?

Affaire à suivre ...

Dans l'attente, certains logiciels de CAO montrent le bon exemple. Comme Autocad Architecture, capable de générer automatiquement des espaces 3D en s'appuyant sur les murs et les planchers.

Autant dire que les facettes du contour de ces espaces existent déjà, qui représentent les « nus de locaux ».

Encore un petit effort pour les rendre homogènes ...

  1. homogène

    voir Homogéneité.

  2. Nu de local (IfcSpaceBoundary)

    Définition sémantique des IFC : morceau de frontière, surface de délimitation du local en regard de chaque local adjacent, quelque soit son niveau. Cette définition est lourde de conséquences (voir paragraphe « Le concept de local et son environnement dans les IFC).

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