La pratique des échanges de fichiers pour les nouveaux projets

Nous l'avons signalé de nombreuses fois, les objets IFC appartenant aux « vides » présentent une importance opérationnelle fondamentale pour réaliser une description « intelligente » de l'organisation du bâtiment. De plus, ils permettent une exploration automatique du voisinage. Cette performance est indispensable pour permettre par exemple aux logiciels de calcul thermique de fonctionner correctement.

Plus généralement, la reconnaissance automatique de l'existence des composants et espaces dans le voisinage d'un composant examiné permet aux logiciels techniques «d'inventer » des composants déductibles d'un contexte ou vérifier des règlements. Bref, l'exploration automatique des vides et des pleins permet d'éviter au professionnel des oublis et erreurs, et de s'appuyer dans l'avenir sur des logiciels « Experts » en matière de description et de calculs.

Donc, mesdames et messieurs les architectes, apportez un soin particulier à la saisie du type d'objet « vide » trop négligé jusqu'alors, qui ne peut être réduit à la propriété de « surface de pièce », comme dans un plan DAO 2D !

Il convient surtout de décrire l'élément insécable du vide, qui est nommé différemment selon les logiciels de CAO : pièces, local, espace.

Peu importe son nom. En général, il suffit de décrire le contour au sol de cet élément normalisé qui se nomme IfcSpace^[1] dans les objets IFC. Sa description normalisée est en 2D ½ ou réellement en 3D, et possède comme attribut obligatoire un nom (voir "Les concepts normalisés de Local et Nu de local"), que les utilisateurs français assimilent au nom de pièce.

Selon les logiciels, on peut l'obtenir plus ou moins automatiquement par une reconnaissance des murs sur lesquels il s'appuie.

Espaces automatiques à partir des murs (affichage d'écran provenant d'un logiciel d'Autodesk)

Effectuer des tests de relecture dans un autre logiciel ou dans un visualiseur IFC pour vérifier si le nom de pièces est pris en compte.

Les logiciels de CAO s'accordent en majorité pour définir un premier niveau de regroupement sous le vocable de ZONE. Il permet d'organiser les pièces en arborescence, pour définir des partitions exclusives en appartements, communs, services de bureaux, d'hôpitaux, etc ... Puis d'en calculer automatiquement les surfaces et volumes ...

Effectuer des tests de relecture dans un autre logiciel ou dans un visualiseur IFC pour vérifier si ce concept est pris en compte.

Ces concepts fondamentaux sont saisis différemment selon les logiciels de CAO.

Dans Autocad Architecture^[2], il est impossible de débuter la saisie d'un projet si les différents niveaux du bâtiment, avec leurs noms et altitudes, n'ont pas été définis.

Ce découpage en altitude du bâtiment est indépendant de son découpage fonctionnel en unités de conception, et de son découpage en zone.

Attention aux confusions, si ces concepts voisins mais différents sont flous dans votre esprit ! Revoir les définitions normalisées dans l'annexe "Arborescence des objets IFC".

Un bon visualiseur IFC permet en général d'afficher l'arborescence de ces types d'objets qualifiant l'organisation de l'espace.

C'est certainement les concepts sur lesquels les éditeurs de CAO doivent effectuer le plus de progrès, tant dans la saisie que dans la clarté des manuels d'utilisation !