La modélisation pour la gestion technique du patrimoine
Beaucoup d'articles traitent de la maquette numérique en tant que base indispensable de données interopérables au cours du projet de construction. Mais le BIM trouve largement autant d'intérêt dans l'exploitation au quotidien des bâtiments.
Citons par exemple ACTIVe3D[1] , logiciel de gestion technique de patrimoine retenu notamment par l'Etat (Ministère de la Défense) et de grosses collectivités (Conseil Régional de Bourgogne, Ville de Paris, Conseil Général des Hauts-de-Seine, universités,...) et des gestionnaires de gros patrimoines privés. Dès son origine, la solution a été appuyée sur la constitution des données d'un BIM à partir de l'import de fichiers au format IFC.
L'intérêt de constituer un BIM[2][4][3][2] de chaque bâtiment pour gérer son patrimoine est considérable. Rappelons que le BIM permet d'identifier pour chaque objet du bâtiment ses données graphiques, les données intelligentes « objet » qui le caractérisent, les liens d'appartenance de cet objet par rapport aux autres objets dont il dépend (la fenêtre « appartient » à l'ouverture qui elle-même « appartient » au mur, etc.)
L'un des premiers enjeux du BIM est ainsi de constituer une base de données « objets », interopérable et très facilement constituée à partir du dossier projet du bâtiment (en général constitué en phase DOE[5] du projet. Il peut aussi être constitué à posteriori, par une phase de relevé-numérisation dédiée à cet objectif.
Dans ACTIVe3D, le BIM est constitué par simple intégration du plan architecte exporté en IFC depuis le logiciel de CAO vers ACTIVe3D.
Dans ACTIVe3D, le BIM peut être initialisé par les plans d'origine de la construction. Mais le BIM peut être corrigé à loisir au fur et à mesure des évolutions ou des travaux dans le bâtiment : dès qu'une nouvelle version du BIM est chargée, le logiciel détecte automatiquement :
Les objets nouvellement créés,
Les objets supprimés,
Les objets touchés par la modification.
La base de données est ensuite automatiquement mise à jour.
La création et la modification automatisée du BIM en gestion de patrimoine, à la condition que celui-ci dispose de véritables fonctions d'interopérabilité dans le logiciel de gestion de patrimoine (GTP), est un enjeu majeur pour les gestionnaires, ne serait ce que par le temps considérable gagné pour la tenue à jour des informations du patrimoine : on estime le gain de temps de l'ordre d'un facteur 100 entre une mise à jour automatisée d'un BIM comparée à une tenue à jour manuelle des informations dans un environnement d'une base de données alphanumériques d'un coté et graphiques via une armoire à plan, d'un autre.
En ce sens, l'expérience du Conseil Régional de Bourgogne et de la ville de Paris sont déjà fortement significatives sur des patrimoines saisis et traités en BIM qui dépassent les 10 Millions de m² .Si l'on considère la gestion de 1 000 à 3 000 bâtiments avec un suivi détaillé d'au minimum 100 à 150 composants-installations-constituants (CIC[6]) dans chaque bâtiment, on comprend tout de suite l'intérêt d'une tenue automatisée de la base de données du patrimoine par mise à jour du BIM.