Une association récente exclusivement consacrée au secteur de l'AEC
buildingSMART, anciennement IAI (International Alliance for Interoperability) est née en 1995 aux États-Unis sous l'impulsion de 12 sociétés fondatrices (utilisateurs et éditeurs de logiciels métiers en AEC).
STEP[1], norme ISO[2] 10303, avait en projet le développement d'un modèle d'échange de données dédié au secteur de l'AEC et basé sur les technologies objets. Constatant la lenteur de ce développement, l'IAI, association privée, décidait d'accélérer cette action dans un cadre professionnel, en exploitant certaines ressources de STEP, pour proposer un modèle d'échange de données de projets du bâtiment entre logiciels métiers sous le nom des IFC[3] (Industry Foundation Classes). L'ambition était nécessairement internationale.
Un représentant de l'IAI a parcouru les pays industrialisés pour proposer une collaboration.
C'est ainsi que l'initiative des fondateurs a donné naissance à des extensions de l'IAI dans le monde. Onze chapitres, dont le chapitre français, au sein de Mediaconstruct[4] à Paris, regroupent quinze ans après la fondation de l'IAI plus de 600 sociétés réparties dans tous les métiers du secteur de l'AEC : utilisateurs, éditeurs de logiciels, organismes institutionnels, fabricants de composants du bâtiment et même quelques établissements d'enseignement précurseurs...
Les travaux de l'IAI sont financés par les cotisations des adhérents. Les gouvernements de nombreux pays ont pris conscience de l'intérêt économique et qualitatif de cette initiative privée pour leur secteur du bâtiment. Une action concertée par les pouvoirs publics se met en place et des directives visant à favoriser, comme en France, voire imposer l'usage du standard, à l'étranger, sont à l'étude.
Plusieurs révisions des IFC ont vu le jour. Tout d'abord expérimentales (1.0), elles ont été présentées à différents salons d'informatique et d'AEC[5]. La première révision « commerciale » paraît en 1999 (révision 2.0).
Cette première révision opérationnelle des IFC évolue rapidement vers le concept de plateforme (2.X) aux révisions compatibles pour alléger le travail des mises à jour , mais surtout pour assurer la stabilité d'un noyau et les possibilités d'extension. Cette stabilité était réclamée par les éditeurs de CAO.
Elle répond également aux besoins spécifiques de différents pays, et aux extensions permanentes de nouvelles activités de la construction.
Elle répond également aux nombreux besoins spécifiques de différents pays, et aux extensions permanentes de nouvelles activités de la construction.
Les premiers éditeurs de logiciels à proposer des interfaces d'échange IFC sont aussi les plus importants sur le marché de l'AEC : Autodesk, avec un nouveau logiciel structuré en objets, spécialisés pour les applications en architecture (Autocad Architecture[6], Nemetchek[7], avec All Plan[8], Grafisoft[9] avec Archicad[10], Bentley[11] avec MicroStation[12]).
D'autres éditeurs ou logiciels viendront compléter la liste des précurseurs.
Sur des marchés nationaux, plusieurs autres éditeurs annoncent ou présentent simultanément des interfaces IFC, tandis que certaines sociétés ou laboratoires de recherche se spécialisent dans des outils d'environnement du standard d'échange. Par exemple en France, le CSTB[13] développe un logiciel autonome, muni d'une interface IFC paramétrable, capable de matérialiser un fichier d'échange sous la forme d'une base de données (un SDAI[14]). C'est aussi la Société d'édition Groupe Archimen avec ACTIVE-3D[15] ou encore Vizelia[16] qui exploite déjà une application de base de données IFC en gestion technique de patrimoine.
Les laboratoires nationaux ont leur rôle à jouer dans cette course à l'adéquation du standard aux besoins. Consulter aujourd'hui la base de donnés internationale des implémentations qui fournissent des possibilités d'import ou export en IFC (133 entrées).
Les domaines d'activité servis par les IFC s'étendent : depuis l'architecture, à la Gestion Technique de Patrimoine (GTP[17]), elles concernent les corps de métiers techniques, comme le génie climatique, mais aussi à des activités voisines du Bâtiment comme les ouvrages d'art en travaux publics, ou encore la connexion avec les catalogues électroniques de composants.
Fondamental :
Fédéré par buildingSMART[18] le secteur de la construction dans le monde entier investit dans la communication des données du projet et le modèle IFC. Le mouvement est irréversible.
Ce n'est plus qu'une question de temps pour que les pratiques se généralisent.