Une recherche française : SUC
Cette approche est pragmatique. Trois grandes entreprises françaises du BTP[1] (CBC, SAE, DUMEZ) ont étudié le Système Unitaire de Communication (SUC[2]) à la fin des années 80, en répondant à un appel à propositions organisé par le Plan Construction (PUCA).
Ayant constaté, comme tous les professionnels du bâtiment, que le standard d'échange de dessin vectoriel DXF[3] d'Autodesk s'était imposé, les responsables des services recherche ont étudié en commun une convention utilisant la syntaxe du DXF pour décrire les composants du bâtiment présents dans un dessin en plan.
Un des intérêts de cette approche était de faciliter le développement des interfaces aux éditeurs de logiciels graphiques, la grande majorité possédant déjà des interfaces DXF.
Des expérimentations ont permis de vérifier que la communication sémantique du projet entre deux logiciels de CAO spécialisés en bâtiment était possible, communication bien sûr limitée aux composants géométriquement représentés dans des « calques » 2D.
Cette action française s'est intégrée à une action internationale : l'étude d'un groupe de travail (WG13) de la norme ISO[4] (Projet ISO TC10/SC8), pour définir des standards internationaux en matière de dessin pour la dénomination des couches, l'usage des couleurs, et la structure des données.
Deux niveaux de représentation sont abordés par SUC :
une structuration en couches[5] par classes d'objets du bâtiment,
une description topologique[6] 2D ET 3D de chaque objet.
La structuration en couches des classes d'objets n'a pas posé de problèmes particuliers.
En revanche, la qualification de chaque objet du bâtiment, à travers la description topologique qui permettait la mise en place du réseau de relations de voisinage[7], s'est heurtée pendant les expérimentations à de sérieux problèmes d'application aux logiciels disponibles (période 1992-1996).
La difficulté provenait du manque de richesse sémantique de la plupart des logiciels, qu'il fallait compenser par une action « manuelle » de renseignement du dessin à échanger, à la charge de l'opérateur. Nous retiendrons en conclusion que détourner la structuration des plans en couche pour renseigner les objets du bâtiment constitue une impasse économique.
Remarque :
Les logiciels traditionnels techniques et de CAO utilisent une structure de données en couche, qui est peu performante pour rendre compte de la complexité des ouvrages et composants du bâtiment.
En vue des échanges techniques, ils devront adopter une structure et des langages orientés objet[8], ce qui va nécessiter le développement et la mise en place dans la profession d'une nouvelle génération de logiciels, plus intelligents.