La maquette numérique du Bâtiment : une convergence internationale

Différence entre norme et standard

La normalisation est un sujet qui traditionnellement ne passionne pas les étudiants, ni même la grande majorité des professionnels du bâtiment.

Les ingénieurs la subissent. Ils doivent continuellement « retourner à l'école » pour se former à ses évolutions, de plus en plus contraignantes. Pour les architectes, elle est bien souvent perçue comme une entrave à la liberté de concevoir.

C'est quelquefois vrai, si l'on confond réglementation et normalisation. Mais ne confondons pas.

Rappelons que la normalisation ne poursuit qu'un seul but : permettre que l'invention, l'effort matériel et intellectuel de l'homme, puisse s'insérer dans l'environnement existant. Elle permet à chaque artisan ou industriel d'apporter sa contribution. La norme remplit à la fois un rôle de faisabilité, d'économie et de progression dans la qualité. La norme participe à la construction d'un langage technique. C'est vrai dans le domaine des ouvrages et composants du bâtiment. C'est encore plus vrai en informatique et bâtiment.

Dans ce chapitre, il s'agit d'évoquer comment ces normes se fabriquent, dans le domaine des EDI[1] en AEC qui nous intéresse, et leur devenir, car leur étude est récente.

Dans le vocabulaire de ce cours, nous distinguons le concept de la « norme » comme étant différent de celui du « standard ».

Un standard est une invention, en général protégée par un brevet, qui s'est imposée par l'usage, le plus souvent par une force commerciale.

Exemple : le standard d'échange graphique DXF[2], imposé sur le marché des logiciels de dessin par la force commerciale d'Autodesk[3].

Une norme dans son contenu et ses objectifs est identique à un standard. Mais son statut est différent. Elle présente un degré supplémentaire d'autorité. Elle devient presque un règlement.

Elle est décrétée par un organisme mondial officiel reconnu par un certain nombre de pays adhérents à l'organisation qui a étudié et approuvé la norme.

Exemple dans notre domaine d'application : le langage de description de bases de données orientées objet EXPRESS[4], norme STEP[5] qui dépend de l'ISO[6].

Une norme peut être décrétée, mais ne pas être utilisée en pratique par les professionnels.

Avant de la concevoir, il faut qu'elle corresponde réellement à un besoin professionnel.

De plus, ce besoin doit être permanent, afin que l'évolution des sciences et techniques ne rende pas la norme rapidement caduque.

En septembre 2012, les IFC se voient confirmer leur appellation contrôlée “ISO 16739” : une certification qui devrait être publiée officiellement fin 2012. 

  1. EDI : Échange de Données Informatisés.

  2. DXF : "Drawing interchance file format". Structure de communication entre le logiciel AUTOCAD d'AUTODESK, et tout autre logiciel doté d'une interface capable de lire ou écrire ce type de fichier neutre, devenu standard d'échange de dessin.

  3. Autodesk : Éditeur de logiciels généraux ou spécialisés dans un métier.

  4. EXPRESS : Langage formel normalisé, pour décrire la structure de bases de données orientées objets. EXPRESS est un outil de STEP. Le C.S.T.B. a développé un traducteur de schémas NIAM, qui produit des instructions EXPRESS.

  5. STEP : Standard for Exchange of Product Data Model. Norme ISO de spécification et d'échange de modèles de produits. STEP propose un cadre méthodologique, un formalisme et des outils EDI.

  6. ISO : "International Organization for Standardization". Organisation internationale de normalisation, qui spécifie en particulier les normes de communication en informatique. L'ISO dépend de l'ONU.

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