La gestion de crise est l'ensemble des modes d'organisation, des techniques et des moyens qui permettent à une organisation de se préparer et de faire face à la survenance d'une crise puis de tirer les enseignements de l'évènement pour améliorer les procédures et les structures dans une vision prospective.
Pour ce qui concerne la gestion de crise, l'approche réglementaire de la sécurité incendie prépare particulièrement bien les occupants et les secours au risque incendie, à travers :
La Prévision
Ce sont des mesures passives pour éviter la survenue d'un incendie et limiter sa propagation. Elle concerne la stabilité de l'ouvrage, la technologie de construction, l'organisation fonctionnelle, des restrictions sur l'activité, le contrôle de l'état ;
La Prévention
Ce sont des mesures actives prises au cas où un sinistre surviendrait, qui portent sur la détection, l'alerte, l'évacuation, la lutte contre l'incendie . ;
La formation et l'entraînement
Afin de garder une capacité de réaction optimale, il est nécessaire de pratiquer des exercices d'évacuation à intervalles réguliers. Cette méthode permet également de rester à jour dans les procédés d'évacuation et de détecter des erreurs possibles ;
Il ne faut pas non plus oublier les mesures exceptionnelles lorsque l'incendie prend une ampleur de catastrophe, qui seront déclenchées au niveau des collectivités locales et de la préfecture.
Un autre aspect de la gestion de crise est de gérer "l'après l'incendie", lorsque les biens seront détruits, ce qui entraînera une perte financière directe et indirecte à travers l'arrêt de l'activité.
Il faut citer dans le premier cas le transfert de risque vers les assurances qui permet d'assurer financièrement les biens, voire la perte d'activité.
Notons au passage que dans l'étude de cas, l'état étant son propre assureur, l'Université se repose sur l'état qui prendra en charge les sinistres. Devant les difficultés que cela peut poser, l'université peut néanmoins assurer certains biens : C'est un des enseignements qui résultent de cet accident : Il est maintenant fortement conseillé aux laboratoires d'assurer leur matériel scientifique.
Pour ce qui concerne la cessation éventuelle d'activité, la survenance d'un incendie met souvent en évidence que, au-delà des contraintes réglementaires, aucune disposition n'est envisagée pour prévoir la conduite à tenir en cas d'incendie.
Cette remarque met bien en avant la déresponsabilisation du gestionnaire lors de la mise en place de la démarche réglementaire.
Le gestionnaire de patrimoine se limite à l'approche réglementaire et se repose pleinement sur elle. L'analyse de risque n'étant pas réalisée, il ne traite pas le problème dans son ensemble, et n'aborde que rarement la gestion de crise.
En cas de destruction du bâtiment, cela signifierait une perte d'activité complète pour deux laboratoires de recherche (environ 100 personnes). Aucune alternative n'a jamais été envisagée ni au niveau matériel scientifique, ni au niveau connaissances. La perte d'information serait donc aussi une catastrophe, car la sauvegarde généralisée des données informatiques n'est pas encore totalement mise en place et repose encore principalement sur la pratique individuelle.
La partie enseignement serait plus facilement transférable, car d'autres locaux équivalents existent sur le site.