Analyse de risques : Identification et estimation : Démarches d'analyse de risques - Méthodes qualitatives d'analyse de risques
CoursOutils transverses

Limites du système

Définition d'un système

Définition :

Un système se décompose, selon une approche systémique, en un produit, un environnement de causes et un environnement de conséquences (identique ou non à l'environnement de causes).

Figure 1 : Représenation du produit et de ses environnements
Figure 1 : Représenation du produit et de ses environnements[Zoom...]
Fondamental :

La partie grisée appelée « domaine de la connaissance », représente la connaissance que l'on a du système étudié lorsque l'on fait une analyse de risques. Cette partie grisée n'englobe pas l'ensemble du produit et de ses environnements dans la mesure où un groupe d'experts aussi qualifié soit-il ne possède généralement pas toutes les connaissances des causes et des conséquences des dégradations d'un produit.

On peut également noter que ces quatre domaines (produit, environnement de causes, environnement de conséquences et domaine de la connaissance) évoluent au cours du temps, puisque le produit peut être modifié (réparé ou maintenu) au cours du temps, l'environnement de causes peut être modifié (changement climatique, changement de destination du produit) au cours du temps, l'environnement de conséquences peut également être modifié (construction d'autres produits à proximité, changement de réglementations ou évolutions des mentalités) et les connaissances peuvent également évoluer au cours du temps.

Définition d'une dégradation

Définition :

Une dégradation est définie par un phénomène (physique, sociétal, économique,...), des causes et des conséquences.

Un phénomène est ce qui se produit et que l'on peut observer, par exemple, la carbonatation des bétons, la corrosion des aciers, le durcissement des polymères, etc.

Les causes d'un phénomène sont soit internes au produit (contenues dans l'ellipse produit de la figure 1) soit externes au produit (contenues dans l'ellipse « environnement de causes » de la figure 1).

Les conséquences d'un phénomène sont soit internes au produit (contenues dans l'ellipse produit de la figure 1) soit externes au produit (contenues dans l'ellipse « environnement de conséquences » de la figure 1).

Contenu d'un système

Fondamental :

Le produit contient l'ensemble des éléments sur lesquels on peut agir (par exemple, une construction ou une infrastructure – dont on maîtrise le dimensionnement – des habitants, des skieurs – que l'on peut orienter par des signalétiques – des cours d'eau – que l'on peut diriger par des ouvrages hydrauliques). On notera que l'on n'a pas nécessairement le même niveau de maîtrise de l'ensemble des éléments contenus dans un produit.

Les environnements regroupent l'ensemble des éléments sur lesquels, pour un problème donné, on ne peut pas agir, comme les précipitations, les séismes, les incendies, les conditions d'utilisation, etc. L'environnement de causes inclut l'ensemble des éléments ayant un impact sur le produit, c'est-à-dire pouvant générer un événement dangereux. L'environnement des conséquences inclut l'ensemble des éléments sur lequel le produit peut avoir un impact, c'est-à-dire l'ensemble des conséquences potentielles des événements dangereux.

Exemple :

Un produit peut être un logement d'habitation. Un élément de l'environnement de causes pourra être un incendiaire. Le scénario d'événements dangereux sera le déclenchement d'un incendie qui brûle des matériaux combustibles du logement et provoque des dégagements de gaz toxiques. L'environnement de conséquences pourra être composé des occupants (asphyxiés par ce scénario dangereux) et de l'atmosphère (pollution par les gaz toxiques dégagés et réchauffement localisé du au dégagement de chaleur) et éventuellement de l'incendiaire lui-même.

Fondamental :

Il est alors essentiel, pour toute étude d'analyse de risques, d'identifier les limites de ce système, c'est-à-dire les limites du produit, les limites des environnements (de causes et de conséquences) et les limites des impacts entre l'environnement et le produit considérés.

On distingue trois types de limites, les limites spatiales, les limites temporelles et la limite des impacts entre l'environnement et le produit.

Les limites spatiales définissent géométriquement ou géographiquement l'étude.

Exemple : Exemple 1

On peut s'intéresser aux risques de ruine d'un bâtiment d'habitation. Ici, le produit intégrera les fondations, la structure porteuse et la couverture de ce bâtiment. La limite spatiale du produit peut être l'enveloppe du bâtiment et dans un autre problème pourrait être la parcelle, l'îlot, etc.

L'environnement de causes regroupe alors les conditions climatiques courantes (précipitations, vent, neige, etc.), les conditions climatiques exceptionnelles (séisme, incendie, inondation, etc.), les conditions d'usage (habitants, tiers, etc.). Nous pouvons limiter spatialement l'environnement de conséquences à l'emprise du bâtiment et aux usagers, considérer ou non les riverains, les voitures, les passants, la nappe phréatique, la couche d'ozone, etc.

Exemple : Exemple 2

On s'intéresse aux risques d'accident de voiture sur un tronçon d'autoroute. Ici, le produit intègre la chaussée, les infrastructures routières, les véhicules des usagers et les véhicules de sécurité. La limite spatiale du produit est ici le tronçon d'autoroute.

L'environnement de causes est constitué des conditions climatiques courantes (précipitations, neige, verglas, etc.), des conditions climatiques exceptionnelles (inondation, glissement de terrain) et des conditions imprévisibles (telles que la présence d'animaux, d'objets ou de véhicules accidentés sur la chaussée). Les limites spatiales de l'environnement de conséquences seront constituées des collecteurs hydrocarbures.

Exemple : Exemple 3

On s'intéresse aux risques d'asphyxie dans une cage d'escalier. Ici le produit est composé de la cage d'escalier, des équipements de sécurité incendie. La limite spatiale du produit est l'enveloppe de la cage d'escalier.

L'environnement de causes regroupe les départs de feu potentiels. L'environnement de conséquences est limité spatialement par le bâtiment dans lequel ce feu peut se propager ; il contient des usagers, des personnels de sécurité, du matériel, des locaux, etc.

Fondamental :

Les limites temporelles définissent la durée pendant laquelle le système est étudié. Il peut s'agir d'une ou de plusieurs années, d'un ou de plusieurs cycles, etc.

Exemple : Exemple 1

On s'intéresse aux risques de ruine d'un bâtiment donné pendant sa durée de vie de conception.

Exemple : Exemple 2

On s'intéresse aux risques d'accident de voiture sur un tronçon d'autoroute pendant une année.

Exemple : Exemple 3

On s'intéresse aux risques d'asphyxie dans une cage d'escalier pendant la durée d'un incendie.

Fondamental :

Les limites des impacts entre l'environnement et le produit réduisent le champ d'investigation de l'analyse de risques aux seules compétences des personnes menant l'analyse de risques considérées. Il est en effet illusoire de vouloir évaluer les conséquences financières d'un accident de voiture si le groupe de travail ne regroupe ni assureur, ni réparateur automobile, etc ; en général, il n'est pas non plus utile d'évaluer les conséquences d'un incendie de bâtiment sur la couche d'ozone.

Echelles de l'étude (page suivante)Introduction (page Précédente)
AccueilImprimerRéalisé avec SCENARI