Modélisation d'un projet et saisie
La modélisation d'un projet dans un logiciel de CAO dépend fortement de la complexité de l'architecture du bâtiment ou site à modéliser et d'autre part des exploitations qui vont en être faites (représentations conventionnelles, simulations thermiques, lumineuses, calcul de structure, processus de fabrication/production d'éléments, quantitatifs, ...). Ainsi il n'est pas rare que plusieurs modèles différents soient créés pour répondre à ces différentes exploitations, pratiques qui pour l'instant constitue bien évidemment le contraire de l'objectif recherché : une seule modélisation du projet en CAO doit être exploitable par n'importe quel autre logiciel de CAO, et bien évidemment par n'importe quel logiciel de calcul technique.
Cette modélisation dans tous les cas nécessite une organisation, hiérarchisation, structuration des éléments du modèle pour résoudre des problèmes de représentation, de complexité et d'échelle. Cette organisation s'appuie rarement sur les IFC qui ne sont à ce jour considérés que comme format d'échange de données. La prédominance en matière organisationnelle va vers une organisation hiérarchique sous forme de calques (Allplan[1]) ou de vues (Revit[2], Archicad[3]), dans lesquels sont créés les objets du projet ou référencés/instanciés des familles/groupes d'objets externes paramétrables. La structuration sous forme d'arborescence IFC ne s'effectuera que lors de l'export. A l'import cette structure est remplacée par celle interne aux logiciels, ce qui rend malheureusement peu visible toute la complexité des relations entre objets/composants architecturaux et leurs attributs.
Dans ces logiciels, la modélisation du projet peut être effectuée de différentes façons, soit manuellement ex-nihilo, ou à l'aide de redressement d'images, de plans scannés, à l'appui d'import d'autres fichiers CAO[4], DWG[5], DXF[6]...
La saisie des éléments ex-nihilo peut se faire, soit à partir de la représentation des éléments solides, soit à partir d'une représentation volumétrique des espaces. Cette deuxième méthode de modélisation et de saisie est peu développée en France dans la pratique et dans la majorité des outils de modélisation actuels. Toutefois celle-ci transparaît au travers de certaines fonctionnalités internes aux logiciels telles que la création de formes, volumes tri-dimensionnels s dont les limites spatiales servent de support à la création de composants architecturaux tels que des murs, dalles, toitures (Volume de référence dans Allplan, Volume dans Revit).
Cette méthode de saisie permet d'une part la saisie de formes géométriquement complexes et d'autre part l'utilisation de ce modèle volumique dans les premières étapes de conception et à des fins analytiques (par ex :calcul des performances énergétiques).
