L'émergence d'une normalisation internationale : les IFC

L'étape essentielle actuelle : des échanges point à point

A ce jour, et sous réserve de disposer de logiciels techniques compatibles (muni d'une interface de lecture ou d'une double interface écriture-lecture), vous pouvez échanger dans les conditions suivantes :

  • Lire ou écrire dans un mode point à point. C'est à dire que vous pouvez créer un fichier IFC qui contient le modèle objet de votre projet à un instant donné, celui de l'écriture.

    On dit que c'est un mode point à point, car le fichier est lisible dans cet état, par un ou plusieurs destinataires. Il n'y a pas de contrôle des échanges pour conserver une représentation unique du projet. Chacun peut lire le fichier reçu, sans que les IFC, à ce stade de son évolution, oblige de suivre une procédure normalisée de mise en cohérence des informations éparpillées entre partenaires.

    Chacun peut travailler sur son projet, dans la plus totale liberté et les mises à jour feront l'objet d'une manipulation également concertée entre deux ou plusieurs acteurs.

    Il est évident que s'il n'existe pas de chef d'orchestre qui centralise l'information sur son ordinateur, le stockage d'un projet de référence unique est impossible.

    On ne peut pas parler d'ingénierie concourante, mais on peut accéder déjà à la première forme d'interopérabilité, qui est néanmoins spectaculaire. Un pas décisif a été franchi : on peut s'échanger les données du projet à un instant "T" sans se préoccuper du logiciel du destinataire. C'est une révolution ! Avant que les pratiques se généralisent, il faudra certainement au moins une décennie, si non plus !

  • Lire ou écrire la totalité du projet. Le fichier transmis représente la totalité de l'information du projet, tel qu'il existe dans votre logiciel. En effet, mais ces limitations peuvent disparaître du jour au lendemain selon l'initiative d'un éditeur de l'offre logicielle, l'échange de parties du projet n'est pas encore en place dans ce mode, autrement que par un filtre de classes d'objets mis en place dans l'une des interfaces, d'écriture ou de lecture. Ce qui n'est déjà pas si mal pour permettre de réduire la taille des fichiers échangés, selon les vues métiers utilisées.

  • Utiliser les réseaux et supports physiques transportables. Le fichier écrit (en langage EXPRESS[1] au format neutre ISO 10303 part 21) se comporte comme n'importe quel fichier informatique, et peut transiter sur le Net, être accessible à plusieurs destinataires ou être envoyé par support CD, clé USB ou fichier Zip.

  • Utiliser les premiers serveurs de BIM. C'est le rôle des éditeurs de développer les applicatifs métiers, donc des serveurs « propriétaires », qui réalisent une extraction de leur base de données projet interne à leur logiciel, et fournissent un langage d'accès à l'utilisateur. A titre d'exemple (non limitatif), on peut citer le serveur BIM d'ARCHICAD, utilisé par exemple à l'école d'architecture de Toulouse. Voir le Club des Usages Medi@construct.

    Voir aussi « Open source BIMserver» en cours de développement.

  • On commence à disposer aussi des logiciels utilitaires (qualifiés de "middle-ware[2]") qui permettent de visualiser un fichier d'échange et d'afficher les objets IFC contenus (Viewer ou Cheker). Certains ajoutent même des fonctionnalités déduites du modèle numérique : vues 3D, conflits, quantités ... ( par exemple SOLIBRI[3] ou TEKLA[4]).

Pour une présentation plus détaillée des IFC, vous pouvez consulter directement les spécifications fournies par BuildingSmart, en anglais, sous la forme de fichiers interactifs, mais imprimables à partir du site officiel sur lequel sont diffusées les spécifications.

Il faut être inscrit sur ce site pour accéder à la documentation mais cette inscription est libre et gratuite.

  1. EXPRESS : Langage formel normalisé, pour décrire la structure de bases de données orientées objets. EXPRESS est un outil de STEP. Le C.S.T.B. a développé un traducteur de schémas NIAM, qui produit des instructions EXPRESS.

  2. MiddleWare

    Logiciel Intermédiaire, souvent jouant le rôle d'interface entre logiciels ou de traduction de données

  3. SOLIBRI : Éditeur de logiciels qui développe et commercialise des solutions pour améliorer la qualité des modèles BIM.

  4. TEKLA : Éditeur de logiciels de calcul de structure pour les marchés de l'architecture, de l'ingénierie et de la construction.

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