Contexte international et politiques gouvernementales
Fondamental : Contexte international
Pour beaucoup de ressources minérales stratégiques, la production est concentrée dans certains pays créant des situations de monopole, c'est d'ailleurs un des éléments qui en fait des ressources stratégiques.
Parmi les pays producteurs, on trouve la Chine qui domine le secteur, l'Australie, le Brésil, l'Afrique du sud, le Congo, les Etats-Unis, le Chili.
Par exemple, en 2012 la Chine a assuré plus de 80% de la production annuelle d'antimoine, de bismuth, de magnésium, de terres rares et de tungstène. Le pays est également l'un des plus grands consommateurs de ces métaux, ce qui limite son impact sur les marchés mondiaux.
Toutefois, les terres rares sont assez régulièrement réparties sur la planète, il est possible d'en trouver ailleurs. De nombreuses contraintes environnementales sont associées à l'exploitation de ces ressources.
Il y a plusieurs années maintenant, la France comme beaucoup d'autres pays européens, a estimé que l'activité minière, jugée risquée, polluante et à faible rentabilité ne devait pas être maintenue. De ce fait, les mines européennes ont été fermées et la filière (formation, industrie) a été un peu délaissée, une grande partie de l'Europe s'orientant plutôt vers le secteur tertiaire et les services.
Maintenant l'Europe dépend d'autres pays pour son approvisionnement en métaux et en terres rares, ce qui peut fragiliser son économie.
En 2010, une prise de conscience s'opère, suite à l'embargo de la Chine sur ces ressources minérales, à l'encontre du Japon après un incident entre les deux pays. La même année la Commission Européenne publie une première analyse sur les matières premières critiques. Elle réactualise régulièrement la liste de ces matières critiques (dernière mise à jour réalisée en 2014).
Complément : Politiques gouvernementales
La France a lancé un certain nombre d'études sur la question.
En 2011, la « mission d'information sur la gestion durable des matières premières minérales »
a remis un rapport à l'Assemblée Nationale présentant un état des lieux et proposant des solutions pour l'avenir dont la valorisation du territoire français et le développement du recyclage. La même année le ministère chargé de l'industrie a créé, un « Comité pour les métaux stratégiques (COMES) »
.
Cette entité réunit les représentants de différents ministères et des établissements publics concernés, les fédérations professionnelles et certaines entreprises liées au secteur minier, elle a pour mission d'assister le ministre chargé des matières premières dans l'élaboration et la mise en œuvre de la politique de gestion des métaux stratégiques. Le COMES et ses membres ont ainsi réalisé un portail d'information sur le sujet : http://www.mineralinfo.fr/.
Le code minier (repris en 1956 mais remontant à 1810) a fait l'objet d'un projet de refonte en 2013/2014 pour préparer l'avenir. Le texte est encore en phase d'arbitrage.
En 2013, l'Etat a accordé trois permis de recherche d'hydrocarbures en Alsace, en Lorraine et en Aquitaine. Des permis de recherche d'or et d'argent ont également été accordés à la société Variscan Mines.
A la Rochelle, Rhodia s'est lancé dans le recyclage des ampoules basses consommation, de manière à récupérer les terres rares qu'elles contiennent.
D'autres pays ont eu des démarches du même type :
L'Allemagne a créé une agence pour les matières premières, l'industrie allemande a monté une entreprise baptisée Alliance pour sécuriser son approvisionnement en ressources stratégiques.
Le Japon a créé le JOGMEC : Japan Oil, Gas and Metal Corporation..
Les États-Unis ont lancé un processus d'identification des matières premières stratégiques.
