Des conséquences politiques
Le gouvernement portugais a décrété deux jours de deuil national. Cet accident a pris une ampleur nationale entraînant la démission quasi-immédiate du ministre des Travaux publics, Jorge Coelho. Selon les autorités locales, qui avaient à plusieurs reprises alerté les pouvoirs publics, cette catastrophe était prévisible compte tenu de la vétusté de ce pont et de sa fréquentation : environ 1 800 véhicules le traversaient quotidiennement. Le maire, Paulo Teixeira aurait averti depuis longtemps le gouvernement du danger qu'il représentait pour toute la population et les touristes, dans une région où les infrastructures routières sont en retard.
Lorsque le Premier Ministre s'est rendu sur les lieux, il a été accueilli au milieu des larmes aux cris de « Assassin ! » par les gens du village. Le président du parti social-démocrate (PDS centre droit), chef de file de l'opposition parlementaire a fustigé "le manque de responsabilité" de l'équipe Antonio Guterres critiquée pour son amateurisme.
La semaine suivante, des douzaines de ponts ont été fermés dans tout le Portugal pour procéder à des réparations immédiates. En mai 2001, le Conseil des Ministres a décidé d'une procédure exceptionnelle pour une reconstruction rapide (décret-LO172 A/2001 du 28 mai 2001) d'un ouvrage assurant une liaison essentielle. Le nouveau pont a été achevé en mai 2002, pour un coût de 6,65 millions d'euros. En 2002 des sommes ont été dégagées pour procéder à l'évaluation détaillée des conditions de sécurité de 354 ouvrages d'art dans tout le pays.
Les familles des victimes ont reçu une indemnisation de 50 000 euros. Un procès s'est tenu en avril 2006, pour juger 4 techniciens du service des Routes, pour manquement aux règles techniques, ayant provoqué des victimes et deux responsables de l'extraction du sable. Le procès n'a pas conclu à leur responsabilité et n'a condamné personne. 7 ans après les faits, les familles des victimes ont renoncé à obtenir une condamnation symbolique de l'Etat.