Pour convertir un dessin en objets du bâtiment
Il existe des millions de plans de bâtiments en 2 dimensions produits par des logiciels conventionnels de DAO, qui obéissent à une structuration des données en « calques[1] ». On dit aussi en « couches[2] ».
Beaucoup sont conservés sous une forme numérique, telle que des fichiers aux formats DXF ou DWG d'Autodesk.
Il en y aura encore beaucoup qui seront produits pendant de longues années, car ces logiciels très simples ont remplacé les tables à dessin à travers le monde. La nouvelle génération de logiciels « objet[3] » normalisés IFC qui se met en place ne remplacera jamais totalement le dessin assisté producteur d'entités privées de sémantique, donc inexploitable par les IFC.
Ce patrimoine de plans numériques « inertes » sera-t-il exclu des échanges ?
L'enjeu économique n'est pas négligeable. C'est le nouveau challenge auquel la maîtrise d'ouvrage, les grands gestionnaires techniques de patrimoine immobilier sont confrontés, pour :
faire évoluer leurs méthodes de travail vers une meilleure rentabilité,
mieux renseigner leur parc immobilier,
mieux prévoir, localiser et gérer son entretien,
garantir une exploitation ultérieure de leur base de données par la nouvelle génération de logiciels métiers sans problèmes d'interfaçage.
Bon nombre de services techniques utilisent déjà des outils logiciels standard, ou sur mesure, ou configurés à partir de langages spécialisés, qui exploitent des bases de données[4] relationnelles.
C'est le moment de répondre à des questions souvent posées :
Transformer ces bases de données purement alpha-numériques en bases de données également graphiques ?
Seulement les associer à une représentation graphique ?
Profiter de cette évolution pour mettre l'information au niveau d'une « norme » d'échange internationale ?
L'évolution d'un système d'informations existant est complexe, fortement dépendante du contexte d'une entreprise, petite ou grande, et nécessite des études de faisabilité approfondies.
De plus, un préalable technique et économique se pose. Sommes-nous capables, et pour des prix abordables, de transformer ces dessins existants ? Quelle implication méthodologique dans l'organisation de l'agence, du BET[5], de l'entreprise ?
Nous pouvons déjà répondre sur la faisabilité technique et une évaluation comparative de la transformation.
La transformation en objets du bâtiment, et ensuite en objets IFC, d'un plan graphique 2D représentant un niveau (un étage) d'une construction est une opération connue d'un certain nombre d'éditeurs de logiciels de CAO[6] et de sociétés de service.
Deux solutions :
On utilise simplement le plan DXF ou DWG comme un fond de plan, affiché sur l'écran d'un logiciel de CAO normalisé. L'opérateur s'appuie sur ce fond de plan pour saisir les nouveaux objets du projet. Cette opération est finalement rapide, et le résultat est sûr.
On utilise des logiciels spécifiques chargés d'interpréter la collection de traits. Ce n'est pas très facile. Cette méthode est surtout réservée à des sociétés de service, souvent spécialisées en GTP, qui développent leurs propres outils logiciels.
Sous réserve que le plan à transformer obéisse à quelques règles de « propreté » élémentaires, le coût d'une telle opération est abordable.
Il faut reconnaître que ces règles élémentaires de structuration de données, même en dehors de toute problématique d‘échange, devraient être obligatoires dans une agence d'architecture ou un BET[5]. Pourtant, elles ne sont pas systématiquement appliquées par les dessinateurs.
Heureusement, il existe des logiciels utilitaires pour mettre de l'ordre dans un fichier DXF[7], mais réparer les conséquences du manque de méthode coûte toujours plus cher que la dépense sur la méthode.
