L'entité Nu de local (IfcSpaceBoundary), de niveau 2 selon le dernier amendement de 2010-2011
La définition du nu de local[1] par les IFC (Space boundary[2]) implique toute une série de conséquences qui permettent de munir le fichier d'échange de propriétés remarquables que les logiciels de métiers ne vont pas manquer d'exploiter, au grand bénéfice de l'utilisateur.
Remarquons tout d'abord que chaque face d'un mur bordant un local est découpée en autant de morceaux de surface qu'il existe de locaux contigus. Ces surfaces sans épaisseur (donc abstraites) représentent chacune un nu de local[1]. Ce type d'objet est bien indépendant de l'objet revêtement[3] (qui obéit à un autre découpage spatial), et est également distinct du mur[4] sur lequel il s'appuie.
Le nu de local est dépendant du mur pour sa géométrie : il en prend la forme, pour la partie du mur (la face du mur) qui regarde le local associé (définition sémantique des IFC).
Pour le logiciel de saisie et son utilisateur, il n'y a donc pas d'autres moyens pour vérifier cette contrainte que d'aller recopier la géométrie de la partie du mur concerné. Pour ce faire, le logiciel est donc bien obligé à un moment donné de sa procédure de mettre en relation un nu de local[1] et le mur[4].
En fait, vis à vis de la topologie spatiale, plusieurs objets IFC se superposent au même endroit sur une face de mur :
un nu de local [1], du même local,
le revêtement [3] de mur du côté du local.
Et l'on retrouve la même superposition de l'autre côté du mur, vers le local adjacent.
Ce qui ne fait pas moins de 11 entités accumulées de part et d'autre d'un mur, si l'on compte les deux locaux adjacents et le mur.
En fait, oublions les faces de volume extrudées, qui ne sont pas des objets du bâtiment, ainsi que les faces du mur, qui ne sont que des parties de la géométrie des entités. Oublions également le Revêtement de mur, qui peut être absent.
Il reste donc 5 objets IFC fondamentaux en relation dans le voisinage d'un mur séparant deux locaux (ici coupe verticale sur trois locaux de la figure précédente) :
A ce stade de l'observation, on peut se poser la question : à quoi peut bien servir cet objet apparemment superflu, ce nu de local qui vient « se coller » par petits bouts sur un mur ?
Deux raisons justifient l'existence du nu de local[1] :
Il joue le rôle d'interface (permanent) entre les objets de type « composant[1] », comme le mur[4], et les éléments spatiaux[6], comme le local[5] . C'est fondamental pour toute exploitation de base de données de pouvoir, grâce à cet objet interface, cheminer à travers tout le bâtiment et contrôler les propriétés des pleins et des vides adjacents puisqu'ils sont étroitement liés. Par exemple, les propriétés thermiques et phoniques d'un mur dépendent de la nature des locaux (ou espaces extérieurs) situés de part et d'autre.
Tout nu de local[1] sépare deux locaux[5], et deux seulement. C'est à dire que sur toute sa surface, les propriétés de voisinage sont constantes. On dit que les propriétés du nu de local sont homogènes[7]. Cette qualité est fondamentale pour les applications de calcul sur la base de données IFC. Elle permettra la mise en place de procédures automatiques de renseignement, l'exploitation de règles contextuelles, l'utilisation de systèmes experts et d'éléments d'intelligence artificielle. C'est-à-dire autant d'automatismes qui simplifient l'utilisation d'un logiciel et déchargent l'utilisateur de tâches répétitives improductives et sources d'erreur.
Remarque :
L'objet interface nu de local[1] , muni d'une relation de calage explicite sur un mur[4], garantit des possibilités d'exploitation intelligente de la base de données d'échange IFC pratiquement illimitées. Il est impératif que l'utilisateur s'assure que cet objet est bien automatiquement produit en écriture par son logiciel de CAO.
Ce n'est pas l'utilisateur qui doit mettre en place cet objet interface un peu particulier, c'est le logiciel de CAO qui s'en charge théoriquement. Ce n'est pas une tâche impossible pour un éditeur de logiciel de CAO que d'atteindre cette performance. Certains logiciels maîtrisent depuis une dizaine d'années ces propriétés, d'une manière automatique. Exemples de publications scientifiques sur le thème de l'homogénéité des parois [BIL 1986] et [BZQ 1985].[9][8]
La version du logiciel de CAO que vous utilisez en est-elle capable ? C'est difficile de s'en rendre compte autrement qu'en effectuant une analyse du fichier IFC produit.
Attention :
Le modèle IFC oblige à un découpage homogène de l'entité nu de local.
Mais cette contrainte n'est pas étendue aux parois support, c'est à dire aux murs et planchers.
Nous l'avons constaté dans l'examen détaillé du schéma conceptuel IfcProductExtension[10].