Les enjeux de l'interopérabilité en AEC

Comment identifier et évaluer ces coûts du défaut d'interopérabilité ?

Identifier les coûts de défaut d'interopérabilité c'est cerner les différents coûts engendrés pour une situation ou l'utilisation d'outils non interopérables nécessite des investissements supplémentaires dans le processus de conception-réalisation et exploitation d'un ouvrage par opposition à une situation idéale ou toutes les informations seraient accessibles à tous les acteurs de la construction de manière transparente et à chaque instant, c'est à dire à toutes les étapes du processus de conception et cycle de vie d'un ouvrage.

Si travailler avec des outils interopérables c'est permettre d'améliorer les performances techniques des bâtiments, construire de façon intelligente et en accord avec le développement durable. C 'est aussi le moyen d'optimiser les durées d'étude, les phasages des interventions et de mieux gérer l'exploitation technique d'un bâtiment.

Alors travailler avec des outils non interopérables, c'est, à contrario, se préparer à affronter des problèmes de communication, d'incompréhension conceptuelles ou techniques, d'erreurs et de retards dans les processus de conception-réalisation... C'est reconnaître à l'avance qu'un effort et des investissements supplémentaires devront être faits pour résoudre ces problèmes. Qu'il va falloir devant les exigences grandissantes liés aux nouveaux enjeux du développement durable remodeler les équipes, les former à d'autres concepts et outils sans intérêt particulier pour faciliter les échanges et ainsi fabriquer de nouveaux savoir-faire sans valeur ajoutée. Travailler avec des outils non interopérables c'est perdre en performance et compétitivité à l'intérieur de chaque métier impliqué.

Les trois différents types de coûts au cours d'une opération en dehors des coûts sociaux qui pourraient être induits peuvent ainsi être classés de la manière suivante :

  1. Les coûts de prévention ou d'évitement qui correspondent à des actions préventives. Puisqu'il va y avoir des problèmes de partage et de transmission, que peut-on faire à l'avance pour les éviter ?

    Ces coûts se traduisent par exemple par une participation à des efforts de normalisation, l'achat de logiciels de traduction de formats de données, l'achat, la maintenance de systèmes redondants pour échanger des informations et la formation du personnel à ces systèmes qui ne sont pas au cœur du métier.

  2. Les coûts de correction sont les coûts imprévus ou non évités à l'avance. Ce peut être par exemple, des ressaisies manuelles, des recherches d'information dans des fichiers épars, d'éventuelles reprises d'ouvrage, et des coûts de vérification de la fiabilité de l'information. Certains auteurs pensent que ce sont les coûts les plus importants.

  3. Les coûts de retard ou frais de retard imputables à la non interopérabilité. On peut rencontrer par exemple des coûts liés aux retards à la livraison suite à l'utilisation de mauvaises versions de certaines données, aux allongements de durée sur les opérations, aux ressources non utilisées lorsque la construction est stoppée ou retardée, aux profits attendus non encaissés à la suite de retards de livraison du bâtiment...

Les coûts résultant de manque d'interopérabilité sont ainsi repartis en trois types :

  • coûts de prévention

  • coûts de correction

  • coûts de retard

Chacun de ces coûts peut être présent à chaque phase de la vie du bâtiment : conception, construction, maintenance.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)