Les enjeux de l'interopérabilité en AEC

Mieux communiquer pour mieux construire !

On l'a vu, les enjeux auxquels sont confrontés les professionnels de la construction leurs imposent de dépasser le cloisonnement sectoriel par des échanges efficaces, d'adopter une approche systémique et non plus séquentielle de l'acte de construire. Ils doivent donc revoir en profondeur leurs méthodes de travail, modifier leurs façons d'échanger de l'information et de l'expertise, et plus généralement apprendre à collaborer et à communiquer efficacement. Ces changements radicaux (mais nécessaires) doivent réformer les pratiques problématiques en vigueur dans le secteur. Ces pratiques sont bien connues de tous[1] :

  • De la faisabilité à l'exploitation de l'ouvrage, de très nombreux acteurs interviennent, avec des méthodes, des conventions et des représentations aussi spécifiques que variées, contrariant fortement la communication.

  • La non qualité ainsi engendrée génère des surcoûts et des retards de moins en moins tolérés.

  • La maîtrise des coûts de construction et d'exploitation des bâtiments, les attentes vis-à-vis du développement durable et des économies d'énergie deviennent des impératifs pour la collectivité. De tels critères sont désormais intégrés à la réglementation.

  • L'urgence d'agir face au changement climatique, à la raréfaction des énergies fossiles impose d'adopter une démarche de conception globale et intégrée des bâtiments : conception architecturale et technique de l'enveloppe et des systèmes, à la place d'une conception séquentielle.

Face à tous ces défis, anciens comme nouveaux, le développement de la communication électronique apparaît comme une voie à privilégier pour faire émerger des outils conçus pour et par les professionnels. En Bref, il est urgent de mieux communiquer pour mieux construire !

Les professionnels de la construction, pour valider des choix de conception et de gestion complexes, ont développé des outils informatiques d'investigation et d'optimisation interdisciplinaires (architecture, thermique, climatologie, structure, fluide, courant, économie, analyse de cycle de vie, ...). Ces outils, pour être performant, doivent pouvoir s'échanger de grandes quantités d'informations en des temps très brefs : c'est l'objectif des IFC (Industry Foundation Classes), un langage informatique commun à l'ensemble des logiciels métiers du secteur de la construction.

En réalité, les IFC constituent le premier et l'unique standard international ouvert pour l'échange et le partage de données complexes relatives à la modélisation des bâtiments. Ce qui fait la force des IFC – sa capacité à être un langage communément partagé par l'ensemble des acteurs de l'AEC - c'est son « ouverture ». En effet, seul un format « non propriétaire », développé par l'ensemble des professionnels du secteur de la construction, réunis au sein d'une association internationale, pouvait réussir à s'imposer. Il fallait donc sortir d'une logique de formats informatiques propriétaires (.dwg , .dxf , .iges, ...) forcément spécialisés pour aborder une ère nouvelle : celle des échanges de données informatiques rapides et fiables.

Les IFC sont des informations qui permettent de décrire les objets dont on a besoin pour concevoir un bâtiment tout au long de son cycle de vie (conception, construction, exploitation) et selon différents points de vue (architecture, structure, thermique, estimatif...). Pour chaque élément du bâtiment, les IFC donnent ainsi des indications sur la forme, les caractéristiques, les relations avec les autres objets ... Tous les logiciels de CAO spécialisés en architecture permettent de produire une maquette numérique et de l'enregistrer au format natif (et donc propriétaire). Heureusement, ils savent aussi exporter le contenu de la maquette en IFC.

  1. Projet eXpert

    Projet eXpert, Livre blanc, Synthèse des attentes et recommandations des professionnels de la filière Bâtiment.

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