Instabilité de versant
La formation d'un versant de falaise est la conséquence d'une décompression ou d'une relaxation des contraintes[1]. La disparition d'une partie du massif rocheux empêche la compensation des contraintes latérales.
Le déséquilibre des contraintes latérales implique le phénomène d'« appel du vide »
à l'origine de la fracturation et du glissement : les contraintes résultantes tendent à provoquer un déplacement de la paroi vers la partie disparue du massif. Le phénomène d'appel du vide des versants rocheux facilite l'ouverture de fissures dites de décompression en arrière du front de falaise. Elles permettent l'action des agents atmosphériques (eau, gel) et désorganisent progressivement la roche.
Il existe divers mécanismes de rupture en fonction de la configuration du versant rocheux :
le basculement d'un bloc,
la rupture au pied du front rocheux,
le fauchage des têtes de bancs uniquement pour les versants rocheux présentant un pendage sub-vertical orienté vers l'intérieur du massif,
le flambage pour les versants avec des couches suffisamment minces et pentues et les glissements rocheux.

Complément :
De manière identique, une excavation souterraine d'origine naturelle ou anthropique modifie les contraintes initiales et peut être à l'origine de mécanismes de rupture ou les conséquences sont visibles en surface en fonction de la configuration du vide et des caractéristiques du site.
Parmi les plus rencontrés, il faut citer l'effondrement en masse, l'effondrement localisé (fontis, débourrage de puits...) et l'affaissement progressif (que nous avons vus précédemment pour les mines souterraines)).
Suivant la constitution des parois des fronts de taille, les instabilités peuvent varier de simples chutes de pierres à un écroulement majeur mettant en jeu des volumes rocheux supérieurs à plusieurs dizaines de milliers de m3.
De plus, les ouvrages de dépôt, souvent volumineux, constitués pour entreposer les matériaux rocheux non valorisants peuvent subir des instabilités souvent importantes. Outre les phénomènes superficiels de ravinement et d'érosion, des glissements ou des ruptures d'ouvrages se transformant en coulées peuvent engendrer des conséquences importantes en aval des ouvrages.