4- Conditions d'utilisation des matériaux en remblai et en couche de forme

Critères associés à la construction de la chaussée

En premier lieu, pour que la couche de forme puisse être exécutée de manière satisfaisante, il est nécessaire que l'orniérage de l'arase des terrassements soit limité, ce qui amène à rechercher à ce niveau une portance minimale à court terme.

L'expérience montre qu'une couche de forme en matériaux traités sera exécutée sur une arase ayant un module équivalent à 35 MPa alors que pour une couche de forme en matériaux granulaires il suffira d'avoir 15 à 20 MPa.

Exigences minimales

Pour la réalisation des couches de chaussées, les exigences minimales à satisfaire sont les suivantes :

  • nivellement de la plate-forme support de chaussée avec une tolérance de +/- 3 cm

  • pour la traficabilité, dans le cas des sols sans cohésion, un IPI au moins égale à 35

  • déformabilité de la plate-forme, au moment de la mise en œuvre des couches de chaussée telle que :

    • module EV2 supérieur à 50 MPa

    • déflexion sous essieu de 13 tonnes inférieure à 2 mm

Critères à prendre en considération :

Le respect de l'ensemble de ces critères est impératif dans le cas de grands chantiers, dans les autres cas, certaines exigences peuvent être tempérées.

  • insensible à l'eau  :

    le matériaux de couche de forme doit avoir les caractéristiques mécaniques indépendantes de son état hydrique, soit à l'état naturel, soit par traitement à la chaux ou avec des liants hydrauliques.

  • dimension des plus gros éléments :

    la dimension des plus gros éléments doit permettre d'assurer un nivellement de la plate-forme dans les tolérances requises, en général +/– 3 cm

  • résistance sous circulation d'engins de chantier :

    un matériau de couche de forme, utilisé sans traitement avec un liant hydraulique, doit être suffisamment résistant à la fragmentation et à l'attrition[1] pour ne pas donner lieu, sous l'effet du compactage et du trafic, à la formation d'éléments fins en surface qui le rendraient sensible à l'eau.

  • insensibilité au gel, le cas échéant :

    l'incidence néfaste du gel s'apprécie sous deux aspects :

    • la dégradation des roches et des matériaux traités à la chaux ou aux liants hydrauliques par gélifraction[2]

    • le gonflement au gel des sols par cryosuccion[3]

  1. Attrition

    Action de deux corps durs qui s'usent par un frottement mutuel avec perte de matière.

  2. Gélifraction

    L'action répétée du gel sur des granulats saturés d'eau peut provoquer une dégradation de ceux-ci par fragmentation ou microfissuration, particulièrement lorsqu'ils sont issus de roches poreuses. Dans le cas de matériaux traités, le gel peut provoquer la rupture de liaisons intergranulaires créées par la prise hydraulique du liant, du fait du gonflement de l'eau interstitielle au cours de la solidification.

  3. Cryosuccion

    Ce phénomène se traduit par deux conséquences vis-à-vis de la chaussée: un gonflement du support pendant la phase de gel et, pour certains sols, une réduction importante de portance au moment du dégel.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimer Maîtrise d'ouvrage : UNIT - Maîtrise d'œuvre et Production  : ENTE établissement d'Aix et Ecole des Mines de Douai Paternité - Pas d'Utilisation CommercialeRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)