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Les missions de l'ingénieur et ses responsabilités

Dans le domaine de la construction, en constante innovation, Habib [Habib, 2001] se demande si un document officiel périmé est toujours applicable ou si l'ingénieur, homme de l'art, doit être au courant de ce qui se dit dans les instances qui préparent un nouveau règlement.

Une enquête a été menée auprès des ingénieurs de structures de Californie pour qu'ils expriment quel devait être, selon eux, le rôle (et donc la responsabilité en cas de défaillance) de l'ingénieur [Cardon, 2000]. Le Tableau 5.1 rassemble les appréciations moyennes issues de l'enquête, définies sur une échelle de 1 (pas du tout d'accord) à 7 (tout à fait d'accord).

Tableau 5.1 : Les compétences attendues d'un ingénieur.
Tableau 5.1 : Les compétences attendues d'un ingénieur.

Les ingénieurs admettent ainsi ne pas être infaillibles. A une autre question, ils désapprouvent fortement l'argument selon lequel les Règles de l'Art seraient définies par les juristes (note = 1.3) ou par les Règlements de Calcul (note = 2.8) et reconnaissent que c'est une « cible mobile ». L'expertise de l'ingénieur, non réductible à des textes techniques fait ainsi preuve de sa richesse. Elle rend dès lors complexe la définition des responsabilités en cas de défaillance.

L'ingénieur d'études se situe en position intermédiaire entre les décideurs (qui sont quelquefois des ingénieurs de formation, mais plus souvent des financiers) et les utilisateurs. Il peut ainsi être conduit à choisir une solution technique non pleinement satisfaisante du fait des contraintes économiques [Harouimi, 2000].

Le CNISF1 a édicté en mai 2001 une Charte d'Ethique de l'Ingénieur, qui définit la place de l'ingénieur dans la société, ses compétences, son métier et ses missions. Face aux risques, la mission de l'ingénieur est celle d'une attitude rationnelle et ouverte : « l'ingénieur intègre dans ses analyses et ses décisions l'ensemble des intérêts légitimes dont il a la charge, ainsi que les conséquences de toute nature sur les personnes et sur les biens. Il anticipe les risques et les aléas ; il s'efforce d'en tirer parti et d'en éliminer les effets négatifs ».

1 Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France.

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