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Synthèse des faits (CIGB, 74)

Le projet et la forme de la voûte mince de Malpasset étaient très classiques. Il s'est achevé en 1954. Il avait 66 m de haut au couronnement, une longueur en crète de 222m et 48 000 m3 de béton furent utilisés à sa construction. Ses deux parements étaient à double courbure, et la rive gauche s'appuyait sur une culée poids d'environ 10 m de haut, protégée de la pression d'eau par un mur poids construit en amont.

Le volume d'excavations rocheuses atteignit 17 000 m3 et pendant les injections pour le voile étanche, les absorptions furent minimes, ce qui montrait une très faible perméabilité du rocher.

Le 2 décembre 1959, un peu après 21h, le barrage de Malpasset fut emporté : le niveau d'eau était alors très voisin de la crête du déversoir.

Il n'y a pas eut de témoins oculaires de l'accident sauf le gardien qui était chez lui, 1 500 m à l'aval et entendit plusieurs craquements et un vent violent. Une vague énorme balaya la vallée. Les parques laissées par la vague montrèrent que l'eau s'échappa d'un seul coup de toute la hauteur du barrage. Les enregistrements dans les postes donnèrent le moment exact auquel les lignes électriques traversant la vallée furent emportées.

Pratiquement toute la voûte s'effaça en un instant, seules demeurèrent la partie droite du barrage et la partie centrale. Sur la rive gauche, le barrage fut complètement détruit et une grande cavité en forme de dièdre apparaissait dans le rocher. Ses deux faces presque perpendiculaires plongeaient à 45° ; la face amont du dièdre était en pente de l'amont vers l'aval et atteignait le niveau naturel du terrain à peu de distance du pied amont du barrage. La face aval coïncidait avec une faille. L'arête du dièdre montait le long de l'appui presque parallèlement à la fondation du barrage (largeur du dièdre, environ 40 m, profondeur 30 m, volume approché 40 000 m3).

L'appui se déplaça de 2 mètres horizontalement sans mouvement vertical appréciable. Le pied de la partie conservée du barrage sur la rive droite et dans la partie centrale subit une rotation en bloc autour de l'extrémité de la rive droite avec un déplacement maximal de 80 cm, sans rupture de la structure.

Dans les morceaux de béton et de rocher de fondation de la partie détruite du barrage, qui furent balayés à plusieurs centaines de mètres de l'aval, l'adhérence entre le béton et le rocher était parfaite.

Le tapis aval et l'ouvrage de vidange furent complètement emportés et le rocher fut dénudé de toute végétation à l'aval, jusqu'à la cote 100 près du barrage et 80 plus loin, là où la vallée s'élargit.

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