Définir la stratégie d'évolution de vos moyens de production
Pour débuter l'évolution de vos moyens de production, il est sage de s'en tenir au niveau 1 de la technologie des échanges, et de mener l'évolution en parallèle.
Deux premières décisions sont à prendre dans votre entreprise :
Sélectionner les premiers projets à traiter.
Choisir le ou les logiciels normalisés les mieux adaptés à votre cas particulier.
Les premiers projets à traiter
Pour débuter, sélectionner de préférence un projet ni trop important, ni trop complexe.
Le projet à « normaliser » est obligatoirement dans l'une des trois situations suivantes :
terminé, archivé, et a été saisi dans l'ignorance totale de la norme,
en cours d'élaboration, mais a été également saisi dans l'ignorance de la norme,
débute, et vous voulez le rendre compatible à la norme.
La troisième situation est traitée dans "Nouveau projet conforme à la norme".
La première situation ne nous intéresse pas, sauf si le dossier doit être à nouveau « sorti » pour une reprise de traitement, par exemple en cas de rénovation ou de modification, ou de saisie pour alimenter un logiciel de GTP.
Dans ce cas, nous nous trouvons alors dans la situation 2.
La deuxième situation, traitée dans ce paragraphe, représente un cas délicat pour la rentabilité de la production, notamment pour l'architecte.
En résumé, si le projet est bien structuré, et s'il a été saisi avec un logiciel qui aujourd'hui est devenu normalisé IFC, alors sa mise en conformité avec la norme ne sera pas trop difficile.
Il peut en être différemment, si le projet a été saisi en DAO, ou traité dans un logiciel non normalisé aujourd'hui, ou encore dont l'information est mal structurée.
Chaque cas est alors particulier, et la stratégie est différente selon que votre métier principal est celui de la conception de l'ouvrage (l'architecte), ou celui de la validation technique (les métiers de calcul et d'estimation).
Le choix d'un logiciel normalisé IFC
Dans tous les cas, il faut choisir un logiciel compatible IFC. Le cas est également différent selon l'activité de l'entreprise. Le logiciel et la méthode devront permettre :
d'abord de corriger les défauts de structuration de l'information dessinée dans les plans,
ensuite, si les plans sont en 2D, transformer les dessins en entités objets du bâtiment.
Pour ce faire, vous disposez de méthodes développées dans le chapitre "Normaliser vos projets".
Pour les métiers de l'économie, le nombre de logiciels compatibles est très restreint.
On espère que la mise en œuvre par BuildingSmart du format Ifc-XML[1], qui permet de développer des interfaces simplifiées lorsque l'on extrait seulement les propriétés alphanumériques des objets, incitera les petits éditeurs à adopter la norme d'échange.
Pour les métiers de calcul, le choix d'un logiciel est simple : on espère que ce sera le même que celui déjà utilisé dans l'entreprise. Il doit obligatoirement être muni d'une interface de lecture. L'interface d'écriture n'est pas indispensable dans le niveau 1 d'échange de fichiers IFC (voir " Les deux niveaux de la technologies des échanges"). Tous les éditeurs de calcul ont en principe adopté les IFC, et muni au moins leur logiciel d'une interface de lecture.
Le retour de l'information traitée par l'ingénierie vers l'émetteur s'effectuera hors logiciel, en communiquant simplement par e-mail le résultat de la validation du projet. Dans ce premier niveau, rien n'a été imaginé pour contrôler les opérations de synthèse à travers des fichiers.
En effet, il y a autant de représentations du bâtiment qu'il existe de fichiers circulant entre les partenaires, en toute liberté dans l'espace et le temps.
La synthèse appartient comme par le passé, à l'un d'eux, collecteur des informations en retour, détenteur de la vérité du projet, à travers une méthode traditionnelle ou un système logiciel « armoire à plans ».
Simplement, dans cette forme d'interopérabilité mixte, ce retour en validation du projet architectural est immédiat, économique. C'est déjà une révolution !
La qualité principale du logiciel à choisir, à travers son interface de lecture IFC, est son aptitude à comprendre et interpréter l'organisation des objets, sans obliger l'ingénieur à corriger sans cesse le manque de données ou d'automatisme.
Par exemple, pour un calcul de structure, le logiciel choisi est-il capable de transformer automatiquement une représentation « composants » en représentation « filaire topologique » ? (voir "Peut-on extraire toutes les vues métiers d'une seule maquette numérique")
En cas de difficultés, ce n'est pas la norme IFC qui est en cause, mais l'éditeur du logiciel de CAO et/ou de calcul qui doit améliorer son interface.
Pour les métiers de la conception architecturale, le choix est beaucoup plus difficile.
Le logiciel graphique doit obligatoirement être muni d'une double interface de lecture et d'écriture IFC (afin de permettre les échanges CAO <-> CAO), et vérifier un certain nombre de performances dans le renseignement du projet dans les échanges CAO => métiers.
Nous ne pouvons bien sûr donner des conseils sur un choix d'éditeur particulier, d'autant plus que l'offre évolue tous les jours. La liste est longue des éditeurs mondiaux et nationaux qui ont adhéré à BuildingSmart[2], qui ont déjà élaboré des interfaces[3], dont certains sont agréés, qui préparent ou ont déjà effectué la mutation vers les nouvelles technologies objet.