Les classes générales d'objets partagés dans l'environnement des « produits »
Dans une équipe, chacun joue un rôle. Comme dans une pièce de théâtre, on dit que les partenaires sont des acteurs. Pour exécuter ce rôle, parfois complexe, qui n'est pas seulement de décrire le projet dans son état final, les acteurs doivent se plier à des contraintes, consulter ou produire des documents, suivre des procédures et des méthodes de conception et de mise en œuvre, simuler la fabrication ou le montage des composants, établir des plannings, calculer des coûts ...
Il y a donc d'autres concepts à intégrer pour valider la collection de composants du projet.
La représentation statique de la construction imaginée par l'architecte n'apporte pas une information suffisante pour que le modèle soit utile à tous les partenaires. On est obligé de prendre en compte le temps, les durées, les hommes, les outils, les procédures, les contraintes.
Les IFC permettent par extension de renseigner ces autres aspects de l'étude du projet tout en les mettant en relation avec les composants. En fait, l'aspect purement physique du composant est réduit au concept de « produit[1] ».
Pour identifier l'ensemble des autres concepts abstraits que nous venons d'évoquer, les IFC se servent de la puissance descriptive de l'objet au sens que nous venons d'illustrer avec un composant matériel.
Qu'il soit matériel ou abstrait, comme par exemple une pièce, un coût unitaire, une durée d'un ouvrage, et même un acteur, les IFC décrivent tout ce petit monde du bâtiment porteur de précieuses informations comme des « objets[2] » (tant pis pour l'orgueil des acteurs) et leurs relations[3] (qui sont aussi des objets)..
Donc chaque fois, on pourra associer à l'entité ainsi définie une classe, des relations, des propriétés, au sens IFC des termes.
Il est à noter que cette organisation d'informations peut aller très loin, vers la décomposition, aussi bien que vers le regroupement.
Vers la décomposition : par exemple une relation d'un composant pourra à son tour être considérée comme un objet, ce qui permettra de classer cette relation, de la munir à son tour de propriétés et de relations. C'est très fort, et cela permet d'exprimer toutes les nuances que certaines relations impliquent, puisqu'il peut exister des relations portant sur les relations.
Toujours vers la décomposition, les objets du noyau des IFC admettent souvent des constituants encore plus fins qui appartiennent à des classes communes. Par exemple les dessins de plusieurs classes d'objets IFC sont souvent constitués de lignes et autres entités graphiques répétitives, les dimensions s'expriment toujours par les mêmes unités ...
Ce niveau de description est déjà depuis longtemps normalisé par l'ISO[4] au sein des groupes de travail de STEP[5], et sert aussi à d'autres secteurs d'activités que le bâtiment.
Les IFC ne réinventent pas le monde. Elles puisent donc directement dans cette bibliothèque publique pour parfaire le niveau le plus détaillé de la description de ses objets.
Les IFC nomment ce dernier niveau « les ressources[6] », qui se divise, pour information, en dix classes :
acteurs, géométrie, classification, propriétés, matériaux, utilitaires, coût, forme de représentation, unités de mesure, date et durée.
Autre exemple de décomposition, appelé spécialisation[7]. Les IFC formalisent des objets moins abstraits que ceux du noyau en 6 classes principales, qui sont appelées « extensions » :
les contraintes, les documents, les supports de modélisation, les procédures et méthodes, les produits, les objets de gestion du projet.
Un autre niveau, abstrait, a été crée dans les IFC qui permet de faire partager des informations et objets communs. C'est le cas des éléments partagés.
A quoi ça sert plus précisément ? Si l'on admet qu'il existe trois classes d'éléments (d'après les IFC) qui recouvrent la totalité des éléments que l'on peut trouver dans un bâtiment :
les éléments constructifs (porteurs, remplissage, gros œuvre ...),
les éléments relatifs aux équipements,
les éléments spatiaux (des locaux),
alors ce niveau permet d'établir une correspondance entre les objets IFC des 6 extensions évoquées, avec ... avec quoi ?
