Les métiers de la réalisation des ouvrages et les pratiques de Conception-Réalisation
L'activité de construction par les grosses entreprises et constructeurs, PME et artisans, sort du sujet du présent cours, limité aux thèmes de la conception et des études de projets effectués surtout par la Maîtrise d'œuvre. Un autre cours en est chargé, car le sujet est vaste.
De plus, la norme IFC ne contient pas encore toutes les spécifications nécessaires à une conduite interopérable de l'ensemble d'un chantier et de sa gestion.
Un important travail reste encore à effectuer sur à la fois l'implémentation de la norme, l'extraction des vues du métier « réalisation des ouvrages (ou chantier) », et l'implémentation d'un modèle d'échange dynamique, car le facteur temps dans l'avancement du chantier de construction devient un facteur prépondérant, donc aussi dans le modèle conceptuel dédié.
Nous n'avons donc pas encore suffisamment de recul pour imaginer le paysage de la réalisation des ouvrages en 2050.
Cependant, il faut s'attendre également à des conséquences et bénéfices remarquables de l'exploitation du BIM par les entreprises, qui font partie d'un monde puissant et tentaculaire, doté de filiales pour les majors : promotions, commercialisation, maintenance, et même exploitation de bâtiments réalisés.
Nous rappellerons néanmoins trois cas, pour lesquels l'entreprise effectue une part importante d'étude de conception de projet, donc des prestations de maitrise d'œuvre :
Les entreprises munies en interne ou en sous-traitance d'un bureau des méthodes,
Les entreprises qui réalisent un projet dans le contexte d'un marché en PPP[1].
Et surtout les entreprises qui passent des marchés sous la forme Conception-Réalisation[2].
L'évolution du rôle des entreprises dans les études de maîtrise d'œuvre est déjà effective aujourd'hui. Une récente modification du Code des Marchés Publics (Août 2011) leur donne la possibilité de contracter des marchés types « Conception-Réalisation », dans la mesure où la maîtrise des contraintes du développement durable est en jeu.
Ce qui devient le cas général.
Ces opérations échappent à la loi MOP[3] existante. En particulier, l'Entreprise détient alors la direction et la responsabilité de la maîtrise d'œuvre, l'architecte devenant soit sous-traitant, soit salarié. Il est logique d'imaginer qu'en 2050 ce type de passation des marchés devient la règle, et que dès lors il y aura très peu de différences entre marchés publics et privés.
Dans ces conditions, le besoin pour une entreprise de posséder un BIM statique et dynamique, et un langage d'accès, très voisin de ceux d'une équipe de partenaires interopérable en maîtrise d'œuvre indépendante, est évident.
De plus, dans ce cas, l'éventualité de la coexistence entre deux BIM est écartée, puisque conception et réalisation appartiennent à la même entité.
Un seul système d'information normalisé suffit. Seule, la méthodologie d'utilisation (la dynamique des échanges) peut différer, en ce sens que certains choix dus à la technologie de construction sont imposés au premier stade de l'esquisse.
L'ordre et l'importance relative des contraintes est différente.

Exercice
Première question : Reprendre ce schéma dans le cadre des métiers connecté au BIM de l'entreprise assurant une opération contractée dans le cadre d'un marché Conception-Réalisation.
(Ne garder des acteurs de l'exploitation que les assureurs et Experts. Considérer que le BIM de la GTB est indépendant)
Deuxième question : Une fois votre nouveau schéma dessiné, numéroter chaque entité partenaire selon le déroulement chronologique des ses interventions principales.
Il n'y a pas de piège dans cette question si vous essayez de prendre la place de chaque spécialiste dans un scénario de l'interopérabilité
Le paysage commence d'ailleurs à évoluer, en dehors des majors du BTP.
La FFB[4], qui regroupe les petites et moyennes entreprises, est partenaire de l'étude eXpert, et joue un rôle primordial dans Médiaconstruct. La Fédération des artisans du secteur, la CAPEB[5], a participé au projet eXpert. Son président confirmait :
« Le partenariat (d'une TPE, d'un artisan, dans une équipe interopérable) va dans le sens de l'histoire : les artisans vont muscler leur offre et leurs connaissances en matière de nouveaux produits et de sécurité, tout en se tournant de plus en plus vers les nouvelles technologies... ».