Notion de risque et impacts sur l'environnement

L'après mine en France

La fermeture des anciennes exploitations minières n'induit pas automatiquement la disparition définitive des risques et nuisances qui en résultent. Même non exploités, ces anciens sites peuvent en effet engendrer des désordres et nuisances susceptibles de porter atteinte à la sécurité des personnes et des biens situés dans l'emprise des travaux miniers ou de perturber l'utilisation possibles des terrain concernés. L'importance des travaux menés au sein du sous-sol est souvent d'une ampleur telle qu'un retour à l'état initial est totalement impossible.

Les impacts induits par une ancienne mine peuvent être de plusieurs ordres. Ils peuvent se traduire par des perturbations hydrologiques potentiellement néfastes pour l'occupation du sol ou du sous-sol ou se manifester par des instabilités de terrains en surfaces (affaissements, effondrements,fontis) pouvant mettre en péril la sécurité des personnes ou induire des dommages sur les habitations ou les infrastructures.

Il peuvent également prendre la forme d'émission de gaz potentiellement dangereux, toxiques ou radioactifs (uranium ou radon) ou résulter de rejets dans l'environnement de substances chimiques potentiellement dommageables ou dangereuses pour les personnes et/ou l'écosystème. Un autre élément et non des moindres est le problème du drainage d'acide minier.

Complément

Rio Tinto en Espagne : drainage minier acideInformationsInformations[1]

Le drainage d'acide minier est considéré comme l'une des menaces les plus graves pour les ressources en eau.

En effet, des métaux comme l'or, le cuivre, l'argent et le molybdène, se trouvent souvent dans des roches contenant des minéraux sulfurés. Lorsque les sulfures contenus dans la roche sont extraits et exposés à l'eau et à l'air pendant l'exploitation minière, ils forment de l'acide sulfurique. Cette eau acide peut dissoudre d'autres métaux nocifs (cadmium, arsenic, zinc...) dans la roche environnante.

S'il n'est pas contrôlé, le drainage d'acide de mine peut se déverser dans les ruisseaux ou les rivières ou encore dans les eaux souterraines. Le drainage d'acide de mine peut provenir de n'importe quelle partie de la mine où les sulfures sont exposés à l'air et à l'eau, y compris des tas de déchets de roches, des résidus, des mines à ciel ouvert, des tunnels souterrains et des coussins de lixiviation.

Fondamental

Pour accompagner la fermeture des grandes mines, en particulier de charbon et de fer, et disparition de leurs exploitants, les pouvoirs publics ont mis en place un plan d'action pour l'après-mine afin de gérer plus efficacement les sites miniers présentant des risques pour les personnes, les biens et l'environnement (effondrements de terrain, émanations de gaz ou encore pollutions des eaux et des sols).

Pour répondre à ces problèmes complexes, et soutenir l'action des DREAL[2] (anciennes DRIRE), l'Etat a fait alors appel aux compétences du BRGM[3] et de l'INERIS[4] (Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques).

En 2000, les deux établissements publics créent Géoderis[5], structure d'appui et d'expertise dotée du statut de GIP (Groupement d'Intérêt Public) avec une direction nationale et trois directions géographiques à Alès, Caen et Metz. Cette structure est habilitée à intervenir, à la demande de l'administration, sur tout type d'exploitation minière arrêtée.

Géoderis intervient dans différents domaines : recueil de données sur les anciennes mines, positionnement, mise en forme de ces données et élaboration de SIG (Systèmes d'Information Géographique), reconnaissance des anciennes mines par des visites approfondies et des campagnes de métrologie (géophysique, gaz, déformation...).

Géoderis est également chargé de l'évaluation des aléas (effondrement, pollutions de l'eau ou du sol) en vue de la réalisation des Plans de Prévention des Risques Miniers (PPRM) qui permettront de cartographier le risque et de préparer les décisions relatives à l'usage du sol affecté par l'exploitation minière.

Quand le risque existe, sans pour autant être très élevé, Géoderis définit un réseau de suivi et de surveillance au moyen de divers capteurs installés dans les anciennes mines ou en surface. Le GIP pouvait également intervenir en assistance de la puissance publique pour des travaux de sécurité de type remblayage dans les zones où le risque identifié est considéré comme très élevé. Cette dernière activité, qui ne relève pas de l'expertise, sera désormais assurée par le BRGM dans le cadre de sa nouvelle mission.

  1. Licence : Domaine Public

  2. DREAL : Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement -Elle a pour mission de contrôler les travaux de remise en état.

  3. BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières : Le BRGM, placé sous la tutelle des ministères chargés de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement, est l'établissement public dans le domaine des Géosciences. Il conduit une triple mission : recherche, expertise public et coopération internationale. Ses activités d'expertise et de recherche s'exercent dans 8 domaines thématiques : ressources minérales, eau, aménagement et risques géologiques, milieux contaminés et déchets, métrologie de l'environnement, cartographie et connaissances géologiques, géothermie et séquestration géologique du C02, systèmes d'information numérique.

  4. INERIS : Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques. : L'Institut a pour mission d'évaluer et de prévenir les risques accidentels ou chroniques pour l'homme et l'environnement liés aux installations industrielles, aux substances chimiques et aux exploitations souterraines. Créé en 1990, l'INERIS est un établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle du Ministère de l'Écologie et du Développement Durable. Implanté à Verneuil-en-Halatte, dans l'Oise, l'INERIS est doté de laboratoires d'analyses physico-chimiques et de moyens d'essais parmi les plus importants au plan national.

  5. GEODERIS

    A pour vocation d'apporter son expertise et son assistance technique aux services centraux et déconcentrés de l'État pour l'exercice de leurs compétences dans les domaines liés à l'après-mine.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimer Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de ModificationRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)